Carnets de Cannes par Patrick Saffar

DITES-LUI QUE JE L’AIME de Romane Bohringer

today10/07/2025

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DITES-LUI QUE JE L’AIME de Romane Bohringer

Carnets de Cannes : Regards sur la compétition officielle 2025

Par Patrick Saffar – Journaliste, historien et critique de cinéma

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Au départ, il y a la volonté chez Romane Bohringer d’adapter au cinéma le livre (Dites-lui que je l’aime, Grasset 2019) que Clémentine Autain, députée NFP de Seine-Saint-Denis, vient d’écrire sur sa mère, la comédienne Dominique Laffin, disparue en 1985 à l’âge de 33 ans. Si le détour par la fiction lui apparaît un temps comme une option souhaitable (elle auditionnera Julie Depardieu ou Elsa Zylberstein, dans le rôle de Dominique Laffin), la similitude de situation entre le récit de Clémentine Autain et son histoire à elle, Romane, qui a été abandonnée par sa mère, (morte à l’âge de 36 ans), alors qu’elle n’avait que neuf mois, va l’inciter à réaliser ce curieux objet cinématographique, entre autofiction (le cas échéant, par personne interposée) et portraits en miroir. Elle décide de confier à Clémentine la lecture de son propre texte devant la caméra, tandis que le rôle de Dominique Laffin, cette actrice ayant illuminé le ciel du cinéma français vers la fin des années 70 (La Femme qui pleure, Jacques Doillon, 1979 …), se voit confié à une comédienne peu connue, Éva Yelmani.

Dites Lui Que Je l’aime ©2025 Escazal Films, ARP

 

Si les allers-retours entre les deux trajectoires auxquels procède le film ne sont pas exempts d’une certaine raideur, Romane Bohringer se recentre par la suite sur la destinée de sa propre mère, « Maggie », une femme qui, telle Dominique Laffin, se voulait libre tout en étant prisonnière de différentes addictions. C’est aussi le portrait d’une époque auquel se livre Dites-lui que je l’aime dans son approche documentaire …

Tout compte fait, l’ouvrage émeut, aussi bien par le manque que finissent par convier ces deux figures de femme trop vite disparues que par la présence quasi-légendaire qu’elles semblent susciter dans l’esprit des survivants. Au premier rang de ceux-ci, bien entendu, le père de Romane, Richard Bohringer, qui apparaît fugitivement dans le film.

Patrick Saffar

Dites-lui que je l’aime. Réal : Romane Bohringer ; sc : Romane Bohringer, Gabor Rassov ; int : Romane Bohringer, Clémentine Autain, Eva Yelmani, Josiane Stoléru, Raoul Rebbot-Bohringer (France, 2025, 92 min).

 

Dites Lui Que Je l’aime ©2025 Escazal Films, ARP
Dites Lui Que Je l’aime ©2025 Escazal Films, ARP

 

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Écrit par: CINEMUSIC Radio


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