Carnets de Cannes par Patrick Saffar

ALPHA de Julia DUCOURNAU

today04/06/2025

Arrière-plan

ALPHA de Julia DUCOURNAU

Carnets de Cannes : Regards sur la compétition officielle 2025

Par Patrick Saffar – Journaliste, historien et critique de cinéma

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Alpha. Ce pourrait être le prénom d’un énième enfant d’Elon Musk. Pour son troisième long-métrage, Julia Ducournau en fait le nom d’une adolescente de 13 ans (Mélissa Boros) qui, pour évoquer le premier terme d’une série (d’une nouvelle espèce ?) n’en navigue pas moins au sein d’une famille dysfonctionnelle, entre une mère célibataire (Golshifteh Farahani), toute entière dévouée à sa tâche de médecin, et un oncle, Amin (Tahar Rahim), toxicomane contaminé par quelque mystérieux virus qui finit par transformer en statues de marbre ceux qui en sont frappés. Le jour où Alpha se réveille d’une fête avec un A gravé sur le bras tel un évident stigmate, sa mère redoute qu’une aiguille ne l’ait contaminée.

Golshifteh Farahani (Maman) & Tahar Rahim (Amin) dans Alpha ©2025 Mandarin & Compagnie, Frakas Productions
Tahar Rahim (Amin) dans Alpha ©2025 Mandarin & Compagnie, Frakas Productions

 

Comme le précédent film de Julia Ducournau, Titane (palme d’or au Festival de Cannes 2021), Alpha fait partie de ces œuvres dévorées par leurs sous-textes (ici, de la manière la plus évidente, le virus du SIDA, ou bien le passage de l’enfance à l’adolescence du personnage principal) à tel point que le texte, à savoir le film, ne ressemble plus qu’à un cadavre entièrement dévoré par les enjeux qui en découlent (la considération pour les malades, la contamination de la peur …). La prétention du film à l’« universalité » est d’autant plus flagrante que la période évoquée recouvre vaguement les années 80-90, ce qui n’a pas empêché certains commentateurs à faire le rapprochement avec la situation issue de la pandémie du COVID.  Le caractère de fable que l’on peut prêter à Alpha se confirme d’ailleurs par les dernières minutes du film, qui se conclue sur des visions de paysages désolés (sur fond de Beethoven), évocatrices d’apocalypse, à moins qu’il ne s’agisse d’un nouveau départ (= Alpha).

Patrick Saffar

Golshifteh Farahani (Maman) & Mélissa Boros (Alpha) dans Alpha ©2025 Mandarin & Compagnie, Frakas Productions

 

Filmographie de Julia Ducornau : œuvres pour le cinéma et la télévision

2005 | Corps-Vivants (Court métrage)
2007 | Tout va bien (Court métrage)
2011 | Junior (Court métrage)
2012 | Mange (téléfilm), coréalisé avec Virgile Bramly
2016 | Grave
2021 | Titane
2021 | Servant (Série TV) (Apple TV+) – saison 2, épisode 1 et 2 : Doll, Spaceman
2025 | Alpha
2023 | The New Look (Mini-série) (Apple TV+) – épisodes 5 et 6 : Donne-moi ton cœur et ton âme, Si tu croyais en moi

 

Bande-annonce Teaser du film Alpha

 

Alpha. Réal, sc, dial : Julia Ducournau ; int : Tahar Rahim, Golshifteh Farahani, Mélissa Boros, Finnegan Oldfield, Musique : Jim Williams (France, Belgique, 2025, 128 min).

 

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Écrit par: CINEMUSIC Radio


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