À l'affiche par Patrick Saffar

MEGALOPOLIS de Francis Ford Coppola

today20/09/2024

Arrière-plan

MEGALOPOLIS de Francis Ford Coppola

★★★☆☆

Par Patrick Saffar Journaliste, historien et critique de cinéma

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On se souvient peut-être de ce mot de Kubrick qui, à Jerry Lewis lui affirmant dans sa salle de montage qu’« on ne peut pas faire briller une merde », eut cette réplique assez géniale : « Si, mais il faut la congeler ».

Projet (trop ?) longtemps mûri par Coppola et devenu d’autant plus « mythique » aux yeux des admirateurs, film mégalo sur un mégalo, œuvre d’une vie pour ainsi dire, Megalopolis  avait toutes les caractéristiques pour incarner ce procès en congélation dont parlait Kubrick. Or, en l’occurrence, l’espèce de gangue qui entoure Megalopolis, loin de transcender une catastrophe esthétique, empêche tout juste d’apprécier pleinement les beautés que le film recèle.

Adam Driver (Cesar Catilina) & Nathalie Emmanuel (Julia Cicero) ©Caesar Film LLC, Lionsgate

 

Cette gangue, ce n’est pas seulement la longue gestation de l’œuvre, propre à nourrir toutes les attentes du spectateur, à « faire parler » du projet, comme le recommande d’ailleurs le héros utopiste du film, c’est également l’extrême profusion de cette fable ambitieuse censée retracer une épopée « romaine » dans une Amérique moderne imaginaire (New Rome) et décadente, mettant aux prises un architecte/savant « génial », César Catilina (Adam Driver), avec un maire ultra-conservateur, Franklyn Cicero (Giancarlo Esposito).

Dustin Hoffman (Nush ‘The Fixer’ Berman) & Giancarlo Esposito (Mayor Cicero) ©Caesar Film LLC – Photographe : Phil Laruso
Giancarlo Esposito (Mayor Cicero) ©Caesar Film LLC, Lionsgate

 

Si l’auteur de Dracula (version 1992) reste fidèle à quelques-unes de ses préoccupations (est-ce le présent qui vampirise l’avenir, ou bien l’inverse ?) et si ce que l’on devine du propos s’avère plus ou moins « raccord » avec notre époque (que faire du temps qui reste, du temps qui vient, de ce temps que César a le pouvoir d’arrêter ?), on doit reconnaître que le caractère foisonnant du film amène parfois à s’interroger sur le fin mot de l’histoire/Histoire, comme si les visions du cinéaste s’évertuaient à déchiffrer l’avenir, alors qu’il en détiendrait, seul, la clef.

C’est là sans doute qu’une nouvelle vision s’impose au spectateur, vision « à froid » qui aurait pour vertu paradoxale de laisser dégeler Megalopolis.

Patrick Saffar

Francis Ford Coppola sur le tournage de Megalopolis ©Caesar Film LLC – Photographe : Phil Laruso

 

Synopsis

Megalopolis est une épopée romaine dans une Amérique moderne imaginaire en pleine décadence. La ville de New Rome doit absolument changer, ce qui crée un conflit majeur entre César Catilina, artiste de génie ayant le pouvoir d’arrêter le temps, et le maire archi-conservateur Franklyn Cicero. Le premier rêve d’un avenir utopique idéal alors que le second reste très attaché à un statu quo régressif protecteur de la cupidité, des privilèges et des milices privées. La fille du maire et jet-setteuse Julia Cicero, amoureuse de César Catilina, est tiraillée entre les deux hommes et devra découvrir ce qui lui semble le meilleur pour l’avenir de l’humanité.

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Écrit par: CINEMUSIC Radio


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